Health status and health care and prevention access among Dominican sex workers living on the banks of the Maroni river
Santé et recours aux soins et à la prévention des travailleuses du sexe Dominicaines vivant le long du fleuve Maroni
Résumé
French Guiana faces many inequalities in terms of healthcare access and prevention : there is a gap between the coast and the inner territories. The Maroni river is a cross border area characterized by an insufficient healthcare supply and by many lacks in the health system. Some migrants reside there with precarious life conditions which makes them vulnerable to STD’s, violence and refusal of care. Sex workers are one of the key populations in French Guiana but little is known about them : their care seeking, prevention attitudes and health status has not been studied thoroughly. Many Dominican women have come to make money through sex work, especially on the banks of the Maroni river. A better understanding of their health issues from the point of view of their sexual and reproductive health and a better knowledge of their life and work conditions are likely to improve the health offer in French Guiana. We conducted an analytic and descriptive transversal epidemiological survey during 6 months and interrogated in total 148 Dominican sex workers aged over 18 and currently living on the Maroni river. 188 questions have been asked to each participant, addressing various topics. Our objective was to determine the frequency of alcohol misuse, investigate daily violence, estimate the importance of care refusal, measure the psychological suffering and assess the use of preventive methods within this specific population. Our results show that there is a common misuse of alcohol amongst Dominican sex workers, contrasting with the scarce consumption of other drugs. Their health status is globally good and they appear to manage correctly the use of preventive methods that are available. Daily violence is depicted by most of those women with very few possibilities to face it and ask for help. Psychological suffering is very common and important but it often remains hidden and is rarely being taken into account or treated. There is a lack of knowledge about the French healthcare system and this population faces barriers (discrimination, language gap, administration procedures) that lead to numerous care refusals. Our study emphasizes the need to raise awareness amongst the professional health workers so that they systematically screen for alcohol misuse, daily violence and mental disorders whenever a Dominican sex worker comes to attend a consultation. Informing those women about the different possibilities provided by the French healthcare system also appears to be a major stake. In order to improve their situation, we suggest to elaborate targeted field interventions that aim to « empower » them as well as to stimulate the community support, thanks to existing associations for example.
La Guyane est un territoire inégalitaire du point de vue de l’accès aux soins et à la prévention. On y observe un clivage entre le littoral et les zones de l’intérieur. Le Maroni est à la fois fleuve et frontière. Cette zone transfrontalière est caractérisée par une offre médicale sous-dimensionnée et un retard global de santé publique. Les personnes qui y résident font face à des conditions vie précaires, ce qui les rend vulnérables aux IST, à la violence, et aux renoncements aux soins. Les travailleuses du sexe (TDS) représentent une population clé mal connue en Guyane. Leur recours aux soins, à la prévention et leur état de santé sont peu étudiés. De nombreuses TDS Dominicaines exercent le long du fleuve Maroni. Une meilleure compréhension de leur contexte de vie, de leurs problématiques de santé, du point de vue de la santé sexuelle et reproductive, ainsi qu’une connaissance approfondie de leurs conditions de vie et de travail sont susceptibles de permettre d’ajuster l’offre de soins et de prévention en Guyane. Une enquête épidémiologique transversale à visée descriptive et analytique a été réalisée sur une période de 6 mois auprès des 148 TDS Dominicaines majeures exerçant le long du fleuve Maroni. Un questionnaire comportant 188 questions abordait le parcours migratoire, les conditions de vie et l’état de santé global. Nos objectifs principaux étaient de déterminer la fréquence de mésusage d’alcool, des violence subies, le taux de renoncement aux soins, la fréquence de la souffrance psychique et le recours à la prévention dans cette population. Nos résultats ont mis en évidence un usage à risque d’alcool contrastant avec une faible consommation d’autres drogues. L’état de santé des TDS dominicaines est globalement bon avec un recours régulier et adapté aux moyens de prévention à disposition. Des violences sont fréquemment déclarées avec peu de soutien et de moyens pour y faire face. La souffrance psychologique est fréquente et cachée, rarement prise en compte ou en soins. Il y a une méconnaissance du système de santé français avec des barrières (discriminatoire, linguistique, administrative) à l’origine d’un taux de renoncement aux soins conséquent. Notre étude met en évidence la nécessité de sensibiliser les professionnels de santé quant aux problématiques des TDS dominicaines. Un dépistage systématique des violences, des addictions ainsi que de la souffrance psychique devrait être réalisé lors de tout contact avec le système de santé. Un dispositif d’aller vers en lien avec les associations du territoire et l’organisation de parcours de soin dédiés à leurs problématiques spécifiques est souhaitable. Des interventions visant leur « empowerment » en santé et prévention sont susceptibles d’être rapidement efficaces.
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