Introduction : Actuellement en France l'accessibilité aux soins des personnes trans reste problématique. Notre étude avait pour objectif, en recueillant les expériences et le vécu des médecins généralistes, d'identifier les freins à la prise en charge de ce public ainsi que les besoins de ces médecins. Méthode : Il s'agit d'une étude qualitative réalisée par entretiens semi-dirigés auprès de médecins généralistes ayant rencontré au moins une personne trans au cours de leur exercice. Les entretiens ont été enregistrés puis entièrement retranscrits et anonymisés. L'analyse a été menée par codage des verbatims puis une triangulation des données a été effectuée. Résultats : 13 médecins généralistes ont participé aux entretiens. Même si certain.es étaient sensibilisé.es, ils•elles relevaient globalement leur manque de connaissance et leur manque de formation. Plusieurs difficultés étaient abordées notamment le vocabulaire spécifique, le manque de réseau, le manque de communication avec les spécialistes et les incertitudes médico-légales. Leur représentation de leur rôle quant à la prescription d'hormonothérapie ne faisait pas l'unanimité. Si de multiples sources d'apprentissage informelles amélioraient leur pratique, ces médecins généralistes avaient toutefois une demande de formation et besoin d'un meilleur réseau. Conclusion : Finalement, malgré ces difficultés, les médecins montraient des compétences relationnelles qui permettaient d'instaurer des relations de confiance. Une levée du flou juridique et institutionnel autour de la question de la prescription des traitements hormonaux leur permettrait de plus s'impliquer dans les parcours de transition. Les sources d'apprentissage citées par les participant.es nous amènent à penser que les réseaux de santé incluant des personnes trans seraient une des stratégies pertinentes d'amélioration des pratiques.