Du sexe dans un mémoire de fin d’études. Du sexe sur nos écrans, dans nos oreilles. La sexualité fait partie de notre quotidien, elle berce nos esprits, nos envies les plus secrètes, nos pensées les plus refoulées, nos interrogations. Elle est là. Partout, dans nos pensées, sur nos écrans, chaque jour, motrice de nos expériences. Elle est le propre de la condition humaine, à l’égal de la mort. Et pourtant, elle pose aussi beaucoup problème. Quoi de plus personnel, tout en étant indissociable des dynamiques sociales, que le choix de la série que nous regardons sur nos écrans, ou du film que nous allons voir en salle ? L’intimité est personnelle et pourtant exposée aux yeux de tous. Et pourtant, elle a longtemps été bafouée à l’écriture et à la mise en scène. On ne joue pas avec l’intimité, comme on ne joue pas avec la santé mentale de l’artiste-interprète. Dans le sillage de MeToo, une myriade d’abus sont dénoncés au sein de l’industrie audiovisuelle, et un nouveau métier émerge : la coordination d’intimité.
Essentiellement féminin, ce métier, nous vient du théâtre et des États-Unis. Les coordinatrices d’intimités encadrent des scènes d’intimité et veillent au bien-être des acteur.rice.s, tout en maintenant l'intégrité artistique de la production. Depuis quelques années, ce métier traverse l'Hexagone et en 2024, la France semble s’en saisir : une certification sera mise en place.
Pourquoi maintenant ? C’est à partir de ce constat paradoxal, ouvrant la voie à de multiples questions, que ce mémoire entend explorer dans une optique inter et pluridisciplinaire la coordination d’intimité et tous les enjeux qu’elle suppose. Plus qu’une avancée dans l’industrie audiovisuelle, la présence des coordinatrices d’intimité sur les tournages participe à une évolution du regard sur la sexualité, à l’éclosion de nouveaux potentiels et à de nouvelles grammaires du désir au nom de l’inclusivité. Assurément.