Dans cette étude, nous nous sommes demandé dans quelles mesures le premier roman de Maupassant, Une vie, peut être considéré comme un « livre sur rien » (Flaubert), un « roman du crépuscule », un anti-roman. Nous avons ainsi été amenés à définir ce qu'est un « livre sur rien » tant à l'époque maupassantienne qu'à la nôtre, et à nous pencher ensuite sur la réception littéraire d'une oeuvre qui s'avère capitale, qui plus est face à une oeuvre pleine de béances, de blancs, de rien (ou de riens !), de vides... mais de vie aussi. Une vie où le plein débouche sur du vide, où le rien épouse les contours du tout, où le sublime se marie au sordide, où la voix de l'auteur se noie dans le silence, où la parole du lecteur sauve l'écrivain de la mort pour lui redonner vie et place au sein de « l'espace littéraire ». Cet espace vide. Cet espace plein. Cet espace fait de morts. Cet espace de vie. « Lire Une vie, c'est un peu comme faire une promenade qui nous amène presque « au bout de la nuit » de ce « siècle finissant ». Presque. Car le soleil se lève toujours au petit matin, comme le soleil aux joues roses le lendemain de la mort de la baronne. Une vie est en cela un roman où encre noire et lettres d'or se confondent. [...] Une vie multiple et en cela insaisissable ». (p. 433 de mon étude) Lire Une vie, « C'est terrible et beau ».