1971-1983 : les carnets de Guy de Cointet, courts monologues - DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance Accéder directement au contenu
Mémoires Année : 2016

1971-1983 : les carnets de Guy de Cointet, courts monologues

Résumé

L'an passé, le mémoire intitulé 1934-1966 : Au Verso de Guy de Cointet avait été une première étape dans ce travail sur les aspects peu ou pas connus de la biographie, de l'historique de la production et des réflexions de l'artiste. L'objectif en était, et en reste aujourd'hui, de valoriser ou de reconsidérer ce que ces éléments peuvent apporter à la signification de l'œuvre. Alors que la précédente recherche portait sur la première partie de la vie de Guy de Cointet, que l'on pourrait qualifier « d'années de latence », ce second mémoire se place dans sa continuité et s'intéresse aux années d'épanouissement de la carrière de l'artiste à la suite de son établissement à Los Angeles. C'est un travail qui s'appuie sur le corpus des carnets de Guy de Cointet conservé à la Bibliothèque Kandinsky. Les quarante-deux cotes concernées se rapportent en fait à des documents de natures diverses : carnets de recherche, cahiers de mise en scène, agendas et répertoires. Le corpus lui-même a défini le bornage chronologique de cette étude, de 1970 à 1983, embrassant la période de production assumée par l'artiste, et excluant encore quatre années insuffisamment documentées de sa vie américaine (1966-1969). Il faut souligner que ces carnets ne sont pas des carnets intimes, au sens où ils ne renferment quasiment pas - pas plus que l'œuvre - de contenu psychologique, affectif ou cathartique. Ceci justifie la posture de cette recherche, qui est de proposer une analyse de l'œuvre non - tributaire de la personnalité de l'artiste, souvent trop schématiquement qualifiée d'énigmatique. Plutôt que des notes intimes, ces carnets détiennent les références abondantes, essentiellement littéraires, qui n'ont pas simplement inspiré l'artiste mais qui ont abreuvé son œuvre graphique, éditorial et théâtral d'une manière étonnamment littérale. De ce constat vient le postulat que les carnets sont le sous - texte de l'œuvre, recélant tantôt le texte en clair des œuvres codées, tantôt les sources diverses des œuvres composées par collage, les projets inaboutis et les intentions, en filigrane, de l'artiste. Les enjeux de l'étude seront notamment de répertorier ces références pour analyser le choix de certaines d'entre elles et la signification de leur nombre. Il s'agira de la même manière d'identifier les contacts et les fréquentations de Guy de Cointet et, si possible à l'aide de leur témoignage, de nuancer la lecture de ses œuvres par une esquisse de l'environnement dans lequel il a évolué, des idées et des pratiques dont il a été familier. Des correspondances seront aussi à établir avec le reste du fonds pour que des documents puissent s'éclairer réciproquement. Puisque l'analyse de cette période va impliquer son séquençage, c'est à dire l'identification de différentes périodes de création et des points d'inflexion qui en ont modulé les problématiques, la structure du mémoire elle-même adoptera a priori un déroulé à la fois chronologique et thématique. Considérer les carnets comme le sous-texte de l'œuvre, c'est aussi entendre que l'œuvre est mu par la relation Guy de Cointet au livre et à l'impression. Les livres sont à la fois origine (étant lus et copiés) et destination (étant cités, recomposés, sculptés) de son travail mais aussi le point nodal de ses problématiques. Les « courts monologues » du titre de ce mémoire évoquent à la fois le solipsisme des carnets, le premier genre dramaturgique dans lequel s'est illustré Guy de Cointet, l'entorse aux fonctions élémentaires de la communication dont relève tout son travail et, de façon plus générale, la question de ses interactions avec les scènes artistiques californienne, new-yorkaise ou française de ces années 1970 et 1980. Mais les mots « short monologue » proviennent avant tout d'un fragment de La Vénus à la Fourrure de Léopold von Sacher-Masoch, que Guy de Cointet a cité dans son livre d'artiste A Few Drawings en 1975 et a re-cité en citant A Few Drawings dans sa contribution au File Megazine de l'automne 1980, et qui semble dicter, de part en part, l'attitude de toute une carrière.
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dumas-01691835 , version 1 (24-01-2018)

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Identifiants

  • HAL Id : dumas-01691835 , version 1

Citer

Marilou Thiébault. 1971-1983 : les carnets de Guy de Cointet, courts monologues. Sciences de l'Homme et Société. 2016. ⟨dumas-01691835⟩
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