Le rôle de l’architecte dans les grands ensembles et plus largement dans le domaine de la réhabilitation du parc social est mal connu, mal reconnu. Paradoxalement, il est davantage connu des usagers et populations vivant sur place que par les architectes eux-mêmes. Sa présence apparait parfois illégitime par des maitrises d’ouvrages sociales qui confient pour certaines d’entres elles, ces opérations à des bureaux d’études uniquement. Ceci s’explique sans doute par l’histoire des grands ensembles qui a écarté petit à petit les architectes pour laisser place à de nouvelles professions émergentes (sociologues, urbanistes, ingénieurs, maitrise d’oeuvre sociales). Leur présence a engagé une perte graduelle de visibilité des architectes sur les questions urbaines et sociales, participant sans doute à un discrédit de son rôle sur ces questions qui influencent pourtant sa commande. La multiplicité exponentielle ces dernières années des acteurs présents dans l’équipe de maitrise d’oeuvre complexifie aussi son travail en le contraignant à ne regarder parfois que l’objet de sa mission. Pour autant cet acteur initialement issu de l’acte de bâtir, a un profil généraliste, proche du terrain et à la fois en recul, un savoir « horizontal » et « vertical » que sa vision du projet tente de croiser continuellement. En ce sens, cela en fait un acteur à nul autre pareil qu’il conviendrait de valoriser dans les projets de réhabilitation et plus globalement, d’urbanisme.