L’autrice s’intéresse à Madame Roland, une femme emblématique de la Révolution française dont les Mémoires et les Lettres sont le reflet d’une histoire à la fois individuelle et collective. Issue de la moyenne bourgeoisie parisienne, Madame Roland parvient à se créer une légitimité dans un monde politique gouverné par des hommes, devenant ainsi l’égérie du parti modéré des Girondins. L’autrice se concentre d’abord sur le rapport qu’entretient Madame Roland avec la société du XVIIIe siècle. Elle s’interroge sur la pensée ambivalente d’une femme qui ne cesse d’osciller entre le désir de s’émanciper d’une société conservatrice et le besoin de se conformer aux mœurs de l’époque qui relèguent les femmes dans l’ombre. Ensuite, l’autrice s’intéresse à la pensée politique de Madame Roland et s’emploie à questionner la construction, l’évolution et la singularité d’une pensée qui condamne tantôt la société d’Ancien Régime tantôt la cruauté du peuple parisien. L’autrice s’interroge sur la vision du grand homme que possède Madame Roland et étudie plus spécifiquement le genre de l’anecdote, le discours épidictique et le recours à la lettre comme arme politique. Enfin, l’autrice aborde un aspect essentiel du XVIIIe siècle : celui de la représentation et de l’écriture de l’intime. Elle s’intéresse au discours de vérité qui est au centre des Mémoires et à la manière dont la mémorialiste se dévoile à son lecteur, ne cachant aucun détail quant aux traumatismes de son passé qui ont forgé l’image qu’elle laisse d’elle à la postérité : une femme à la fois forte, énergique et courageuse.