Les systèmes maraîchers sous abri imposent des successions culturales intenses, basées sur l’alternance des Solanacées et Curcubitacées, et une occupation du sol continue. Ils sont confrontés à des problématiques sanitaires limitant leur durabilité sur le long terme. Un des leviers de durabilité consiste à intégrer des cultures intermédiaires multiservices. Cette intégration est envisageable grâce à une innovation : le tunnel mobile. Il fait l’objet d’une expérimentation, menée à la station expérimentale d’Auray, entre 2018 et 2020. Avec l’optique de désintensifier, diversifier et d’allonger les périodes de production, la succession culturale a été adaptée. Elle inclut une huitième culture de courgettes et des cultures intermédiaires sur les zones non cultivées. Ce système de culture innovant est comparé à un système de référence, conduit en bio sous abri. Des relevés de rendements, de consommations en intrants azotés et de temps de travaux ont été réalisés pour les deux systèmes. Des économies en intrants azotés ont pu être réalisées dans le système innovant. Avec les conditions pédoclimatiques de l’essai, les rendements sont variables d’une culture à l’autre dans les deux systèmes. Des pertes sont observées sur les deux cultures de tomates à forte valeur ajoutée. Les temps de travaux sont supérieurs de 10 % pour ce système, en lien avec le déplacement du tunnel et les opérations liées à l’intégration des cultures intermédiaires. Le bilan économique révèle une différence de 2 895 € entre les deux systèmes, en défaveur du système innovant. Les résultats obtenus laissent penser que la durabilité environnementale est renforcée dans le système innovant au dépit d’une perte économique. Ces résultats pourraient ensuite être intégrés à une évaluation multicritères de la durabilité.