La France romantique, la conception romantique de la France - DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance Accéder directement au contenu
Mémoires Année : 2019

Romantic France, the romantic conception of France

La France romantique, la conception romantique de la France

Résumé

From the first romantic writings emerges the feeling of a decline, affecting Western Europe. Hostile to the Enlightenment and to the philosophy of Antiquity, deemed responsible for this decline, the French Romantics moved from a counter-revolutionary attitude in 1814 to a reappropriation of this intellectual heritage, which became essential in the construction of their imagination. We see throughout this intellectual process, which begins with Essai sur les révolutions of Chateaubriand and De l’Allemagne of Germaine de Staël, the development of an image of France on the margins with that of their contemporaries. Romantic France is fundamentally distinguished by its religious feeling and is opposed both to that of the revolutionaries of 89 and that of the legitimists of the 1820s. revolutionary, both from a dogmatic and societal point of view. Equating spirituality with Catholic Christianity and monarchy with hereditary royalty, romantic philosophy implies a contradiction which is politically fatal to them, and which deprives them of all efficiency during the revolutions of 1830 and 1848. The romantics carry, without perceiving it, a thought that, from their beginnings, brought them closer to the deistic philosophers of the Enlightenment, in particular Rousseau and Voltaire. It is this singularity that leads us to question the image of France, as it was conceived by François-René de Chateaubriand, Alphonse de Lamartine, Alfred de Vigny and Victor Hugo.
Dès les premiers écrits romantiques émerge le sentiment d’un déclin, touchant l’Europe occidentale dans ses œuvres les plus vives. Hostiles aux Lumières et à la philosophie de l’Antiquité, jugées responsables de ce déclin, les romantiques français passent d’une attitude contre-révolutionnaire en 1814 à une réappropriation de cet héritage intellectuel, qui devient primordial dans la construction de leur imaginaire. L’on voit tout au long de ce processus intellectuel, qui commence avec l’Essai sur les révolutions de Chateaubriand et De l’Allemagne de Germaine de Staël, le développement d’une image de la France en marge avec celle de leurs contemporains. La France romantique se distingue fondamentalement par son sentiment religieux et s’oppose aussi bien à celle des révolutionnaires de 89 qu’à celle des légitimistes des années 1820. Malgré son rattachement politique au courant néo-catholique la christianité romantique s’avère marginale, sinon révolutionnaire, tant du point de vue dogmatique que sociétal. Assimilant la spiritualité au christianisme catholique et la monarchie à la royauté héréditaire, la philosophie romantique implique une contradiction qui leur est politiquement fatale, et qui les prive de toute efficience lors des révolutions de 1830 et de 1848. Les romantiques portent, sans le percevoir, une pensée qui, dès leurs débuts, les rapprochent des philosophes déistes des Lumières, en particulier de Rousseau et de Voltaire. C’est cette singularité qui nous amène à nous interroger sur l’image de la France, telle qu’elle fut pensée par François-René de Chateaubriand, Alphonse de Lamartine, Alfred de Vigny et Victor Hugo.
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Citer

Nicolas Gautier. La France romantique, la conception romantique de la France. Histoire. 2019. ⟨dumas-04077063⟩
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