À l’heure où le changement climatique nous oblige à prendre soin de ce qui nous entoure et à repenser nos conduites sur-consommatrices des espaces et des espèces, il devient important de requestionner cette notion de réserve et ces découpages administratifs de la nature pour comprendre l’intérêt qu’ils suscitent aujourd’hui et ceux qu’ils soulèvent pour demain. Le mémoire s’appuie sur l’étude du Lac de Grand-Lieu, réservoir ornithologique situé à quelques kilomètres de la métropole nantaise et placé sous la protection de deux juridictions : une Réserve Naturelle Nationale et une Réserve Naturelle Régionale. Semblant signifier l’intérêt de l’homme vis-à-vis d’un milieu naturel à préserver et protéger, son accessibilité au public est condamnée. Cet espace alors sanctuarisé incite à la curiosité au point qu’au cours du siècle suivant, des acteurs locaux du territoire décident de se servir de la proximité de leurs communes pour initier des aménagements révélant la réserve et son intériorité. Mais qu’est-ce qu’une réserve naturelle et à quoi contribue-t-elle ? Comment expliquer la présence d’un tel site sur notre territoire ? Qu’est-ce que la fabrique d’une réserve naturelle cherche à classer ? Parle-t-on de réserve ou d’enclave ? La Réserve Naturelle de Grand-Lieu participe-t-elle à ces fabrications mentales communes ou incite-t-elle à l’ensauvagement de notre espèce et de son territoire ?