Dessins de l’exil : Wifredo Lam à Marseille, 1940-1941 - DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance Accéder directement au contenu
Mémoires Année : 2021

Dessins de l’exil : Wifredo Lam à Marseille, 1940-1941

Cléo Arnod
  • Fonction : Auteur

Résumé

En pleine Seconde Guerre Mondiale, alors que la France est en partie occupée par les forces allemandes, le peintre cubain Wifredo Lam (1902-1982) se voit contraint de fuir Paris pour Marseille, dans l’espoir de quitter l’Europe. L’artiste, parti de Cuba en 1923 pour l’Espagne afin de compléter sa formation académique, était arrivé à Paris en 1938, fuyant la Guerre Civile espagnole. En l’espace de deux ans, il connaît un rapide succès dans la capitale française, notamment grâce à l’aide de Pablo Picasso qui, fasciné par Lam et son œuvre, le lance sur la scène parisienne. L’entrée de l’armée nazie à Paris en juin 1940 l’oblige à quitter sa nouvelle vie en catastrophe et à rejoindre Marseille, plus grande ville portuaire de la Zone Libre et l’un des rares points de sortie pour rejoindre les Amériques. Là se réfugie peu à peu toute une intelligentsia européenne fuyant le nazisme et la guerre, notamment les Surréalistes André Breton, Jacqueline Lamba, Oscar Domínguez, Victor Brauner, Jacques Hérold, Benjamin Péret, René Char, André Masson, Max Ernst ou encore Hans Bellmer. Pris en charge par le jeune journaliste états-unien Varian Fry, envoyé à Marseille pour évacuer des personnalités européennes en danger, ils se réunissent chaque dimanche dans une maison près de la ville, la Villa Air-Bel, pour se retrouver et créer collectivement en attendant leurs visas et le départ. Wifredo Lam se joint à ce petit groupe de Surréalistes en exil et devient pour quelques mois l’un de leurs compagnons, participant à leurs jeux créatifs et se familiarisant avec les principes du mouvement. André Breton lui propose d’illustrer son dernier poème Fata Morgana, donnant lieu à un ouvrage dont la publication est différée par Vichy. Durant ces huit mois d’attente, de la fin juillet 1940 à la fin mars 1941, l’artiste remplit frénétiquement des carnets d’écolier à la plume, dessinant pour la première fois ce qui constituera les fondements de son vocabulaire artistique pour le restant de sa carrière. Ces carnets, remis en avant depuis seulement les années 1990, représentent un témoignage inestimable de la recherche et de la construction par un artiste d’un langage propre, et ce, dans un contexte qui semble le moins propice à la création, celui de la guerre et de l’exil.
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dumas-04244792 , version 1 (16-10-2023)

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Identifiants

Citer

Cléo Arnod. Dessins de l’exil : Wifredo Lam à Marseille, 1940-1941. Art et histoire de l'art. 2021. ⟨dumas-04244792⟩

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